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révisions du cours de français lycée

AUTOBIOGRAPHIE

Publié le 13 Juin 2014 par JC

  1. l’autobiographie
  1. Formes et définition

Diversité de la littérature autobiographique

La pluralité des titres employés par les autobiographes témoigne de la diversité des œuvres. Avant Rousseau, hommes politiques, savants et gentilshommes écrivent leurs Mémoires (La Rochefoucauld, Saint-Simon). Après Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe), ce titre désigne les souvenirs de personnalités aussi différentes que Charles de Gaulle (Mémoires de guerre), François Mauriac (Mémoires intérieurs) ou Simone de Beauvoir (Mémoires d’une jeune fille rangée). Trois autres titres sont traditionnellement et fréquemment employés : Journal (de Julien Green, de Gide), Histoire de ma vie (Casanova, Georges Sand), Souvenirs (Souvenirs d’enfance – titre générique de la trilogie de Marcel Pagnol). Ajoutons à cette liste certains titres moins usités : Carnets (de Camus, de Montherlant), Cahiers (de Barrès). Parmi les œuvres célèbres, les Confessions sont rares (Saint Augustin, Confessions d’un opiomane anglais, par Thomas de Quincey).

Définition

« Récit rétrospectif en prose que quelqu’un fait de sa propre existence quand il met l’accent principal sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. »

à Cette définition met l’accent sur la forme du langage (« récit » ; « prose »), le sujet traité (« vie individuelle » ; « l’histoire de la personnalité ») et sur la position particulière de l’auteur (point de vue rétrospectif, identité auteur-narrateur-personnage).

Prise en compte stricto sensu, cette définition exclut du genre autobiographique « pur » :

  • La poésie, en raison des marques de fiction et d’art qui l’emportent, dans le récit versifié, sur la vraisemblance ;
  • Le journal intime, dont la construction n’est pas rétrospective ;
  • L’autoportrait à la façon de Montaigne (Essais), texte ordonné logiquement ou thématiquement et non chronologiquement ;
  • Les mémoires, dans la mesure où le mémorialiste, témoin des évènements de son temps, privilégie la chronique sociale au détriment de sa propre histoire personnelle.

Le pacte autobiographique

Le roman classique repose sur la « trinité narrative » ; auteur (celui qui fait profession d’écrire), narrateur (chargé par l’auteur de raconter l’histoire), personnage (« être de papier » chargé d’assumer une ou plusieurs fonctions dans le récit).

On passe de la fiction à l’autobiographie lorsqu’il y a identité de nom entre l’auteur, le narrateur et le personnage.

Une des fonctions du pacte autobiographique est de déclarer explicitement cette identité.

Le discours autobiographique

Le caractère rétrospectif de la narration et la réunion dans la même personne grammaticale « Je », des trois entités (auteur-narrateur-personnage) donnent au discours autobiographique une importance et une complexité particulières.

Le va-et-vient constant entre le temps de l’histoire et celui de l’écriture permet au « Moi » présent de nouer avec le « Moi » passé des rapports d’identification (découverte des origines d’une personnalité, renaissance des émotions d’autrefois) ou de distanciation (nostalgie d’une époque révolue ou reniement du passé).

La sincérité

Le lecteur entend trouver dans une autobiographie une vérité qu’il ne demande pas au roman. Mais l’autobiographe est prisonnier d’une contradiction. D’une part, il prétend raconter les évènements avec un maximum d’exactitude et de sincérité. Il s’agit d’un véritable défi car la mémoire est infidèle, le passé coloré par le regard rétrospectif, la mise en forme sur papier ordonne les pensées et les émotions qui ne peuvent être restituées dans leur spontanéité première. D’autre part, souhaitant comprendre l’évolution de sa personnalité, il est conduit à analyser et donc à structurer son histoire, et cette entreprise n’est pas indépendante des intentions de celui qui s’y consacre.

Une autobiographie nous renseigne surtout sur l’auteur qui écrit parce qu’on découvre la perspective selon laquelle il désire voir sa vie, et cette perspective est elle-même le résultat de son histoire.

RMQ : dans Les Confessions, Rousseau construit son mythe personnel, dans Les Mots, Sartre règle ses comptes avec son passé.

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